Histoire de la prostitution en Haute-Saône de 1750 à 1950
Évelyne Joly – 2015 – 96 pages
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Aux frontières de la France et au Sud des Vosges, le département de la Haute-Saône fait figure de zone-tampon face à l’ennemi héréditaire qu’ont constitué la Prusse et l’Allemagne, exposé aux passages éventuels de troupes d’invasion. Depuis tout temps, quand les hordes de soldats débarquaient dans un village, la population était effrayée. Non seulement il fallait nourrir hommes et chevaux, et les héberger, mais bien souvent les jeunes filles devaient subir les exactions dont ceux-ci se rendaient coupables.
Dans les plaines menant aux frontières, à la Trouée de Belfort, il s’est par ailleurs stratégiquement installé des garnisons militaires dans les villes de Franche-Comté, et dans cette zone urbaine, il en était tout autrement. L’armée générait un commerce organisé, pour tout ce qui pouvait agrémenter le repos du guerrier, le tabac, l’alcool, et les charmes de certaines dames qui trouvaient là un revenu très lucratif.
Au cours du temps, les mœurs et la législation ont évolués. Des ribaudes aux maisons closes, la prostitution a connu des hauts et des bas. Selon les époques et la dissolution des mœurs, elle fut tolérée, voire organisée, ou, au contraire, interdite et réprimée. À Vesoul, à Gray, à Lure, à Luxeuil-les-Bains, de petites maisons accueillantes se sont créées, principalement à destination des militaires ; ils y côtoyaient cependant aussi la petite bourgeoisie, la jeunesse désœuvrée, ou encore quelques modestes chefs de famille, venus s’encanailler et se payer du bon temps. Ce brassage hétéroclite n’allait pas sans quelques bagarres et extorsions que la maréchaussée locale venait verbaliser.
Cette étude a été réalisée au travers les archives d’époque. Elle montre l’évolution du plus vieux métier du monde dans notre département sur trois siècles. Les comptes rendus de procès, les rapports de gendarmerie, la correspondance, les plaintes déposées… sont autant de documents précieux qui projettent une lumière particulière sur des pans peu connus de la vie du milieu du XIXe au milieu du XXe siècle, en Haute-Saône.