CONFÉRENCE présentée par Joël Rieser
Le samedi 11 février 2023 à 14 h 30 à la SALSA – 1, rue des Ursulines, à Vesoul
La vie extraordinaire d’un chevalier alsacien en terre comtoise au temps de la Renaissance : Wolf Dietrich de Ferrette
De retour dans son fief, à Zillisheim en Alsace, il songe à se marier. Il enlève une riche veuve originaire du comté de Bourgogne, Catherine d’Oiselay, Dame de la Villeneuve, Oricourt, Amoncourt, Montigny et Chariez, arrière-petite-fille de Nicolas Rolin …
Une partie de la vie exceptionnelle de Wolf Dietrich de Ferrette avait été racontée en 2008 par M. Michel Adam dans son ouvrage sur les barons de Ferrette. Les archives comtoises ne démentent en rien cette première impression.
Les épisodes de sa carrière pouvant être qualifiés de romanesques voire de rocambolesques, certains sont dramatiques. Notre chevalier a eu en quelque sorte deux vies : Wolf Dietrich est von Pfirt en Alsace et en Allemagne, il est de Ferrette au Comté de Bourgogne.
Né dans la dernière décennie du 15e siècle, formé à l’art de la guerre par son oncle Simon de Ferrette, il prend tout d’abord du service en France.
De retour dans son fief, à Zillisheim en Alsace, il songe à se marier. Il enlève une riche veuve originaire du comté de Bourgogne, Catherine d’Oiselay, dame de La Villeneuve, Oricourt, Amoncourt, Montigny et Chariez, arrière-petite-fille de Nicolas Rolin, descendante des comtes de Bourgogne. Lui, héritera d’une partie de la seigneurie de Ronchamp, bien provenant des Saint-Loup.
Notre chevalier entreprend, de sa propre autorité, la reconstruction du château de La Villeneuve dont les archives nous ont laissé nombre de détails, mais se heurte rapidement à l’hostilité du bailli d’Amont pour avoir désobéi aux souverains.
Mais les idées religieuses nouvelles le séduisent. Compagnon du turbulent Guillaume de Fürstenberg, seigneur d’Héricourt, tous deux se mettent au service des réformés et du prince-électeur de Saxe. Dénoncé en pleine halle de Vesoul, il réussit à éviter une condamnation grâce à ses appuis.
Il fait également valoir ses qualités de diplomate dans de nombreuses circonstances notamment auprès des ducs de Bavière.
Ses qualités guerrières le font remarquer, il excelle dans la conduite de l’infanterie et se charge plusieurs fois du recrutement des lansquenets. L’empereur le distingue lors des campagnes entreprises contre les turcs.
Chaque année, à la belle saison, Wolf Dietrich quitte La Villeneuve et son épouse pour guerroyer dans toute l’Europe : Vienne, Budapest, en Allemagne et en France.
Fidèle à son engagement religieux, il prend les armes contre l’empereur Charles Quint. Il est un des principaux chefs militaires des princes protestants de la ligue de Schmalkalde et mourra les armes à la main à la bataille de Rochlitz, le 5 mars 1547, peu de temps avant celle célèbre, de Mühlberg gagnée par Charles Quint.
La saisie de ses biens suscite un bras de fer entre les Oiselay et les héritiers alsaciens de Wolf Dietrich soutenus par le Comte de Montbéliard sous la menace d’une confiscation générale au profit de l’Empire.
Légende de l’illustration : Wulff von Pfirt, Ritter : Wolf de Ferrette, chevalier.