Samedi 24 juin 2017, l’après-midi, plusieurs curieux ont trouvé refuge dans la fraîcheur des locaux aérés de la SALSA, pour venir écouter le passionnant Pascal Brunet, historien, guide du patrimoine, parler du château de Ray-sur-Saône, en parfait connaisseur d’un lieu dont il a fait l’inventaire complet (tableaux, objets d’art…). Il a su partager avec un public particulièrement attentif ses connaissances historiques pointues sur le lieu, et transmettre sa passion pour ce site et ses habitants successifs.
Au fil de l’arbre généalogique des sires de Ray, il a décrit l’évolution des bâtiments et des jardins, des projets au cours du temps, de la forteresse médiévale dont il ne reste que peu d’éléments, le bâtiment étant reconstruit après les ravages de la guerre de Dix Ans. La tour d’Amour, la tour Neuve ont été remaniées, les mâchicoulis qui les coiffent datent du XIXe siècle. De nombreuses photos prises par le conférencier agrémentent et illustrent sans cesse son propos ; on fait connaissance avec les divers portraits des familles successives, sur des toiles toutes conservées et visibles à l’intérieur du château. On imagine le premier baron de Ray, Othon de la Roche, on découvre les Marmier, Merode, Choiseul, on passe par une famille anglaise les d’Hamilton, enfin on termine par les Baconnière de Salverte : Gabrièle de Marmier a épousé Hubert de Salverte ; c’est leur fille Diane de Salverte qui a fait don du château au Département de la Haute-Saône, avant son décès en 2015.
Cette très belle conférence a permis à une trentaine d’auditeurs de prendre connaissance de la richesse des collections du château de Ray, de comprendre la longue lignée de ses occupants successifs, de percevoir l’âme des lieux et surtout d’avoir envie de profiter sur place, cet été, d’un patrimoine unique en Haute-Saône.
Le château de Ray-sur-Saône est un ancien château-fort datant du Xe siècle et reconstruit au XVIIIe siècle , dominant la Saône. L’ancienne forteresse a fait l’objet de diverses transformations au fil des siècles et conserve, malgré les dommages de la guerre de Dix Ans, des traces de chaque époque traversée. On devine encore les fossés même comblés, deux tours et l’emplacement du pont-levis.
La reconstruction du château par la famille de Mérode à partir de 1720 s’accompagne d’un aménagement du parc, dont la présentation actuelle a été créée par le grand paysagiste Eugène Bühler dans les années 1870 et aménagée par la comtesse de Salverte à compter de 1932. Dans les forêts plantées autour et souvent séculaires, de multiples essences, y compris rares
Le long de cette façade figure une croix moderne mise en place par les Salverte en mémoire d’Othon de la Roche, baron de Ray, duc d’Athènes et de Thèbes. Une toiture couvre l’ensemble. La toiture, à la Mansart en petites tuiles, devrait être rénovée à partir de 2018, avec plusieurs participations publiques.
Histoire : à la fin du XIIe siècle , Othon de La Roche devient baron de Ray par mariage avec sa cousine Isabelle de Ray. Othon de la Roche participa à la quatrième croisade durant laquelle il s’illustra en 1205, notamment dans la prise de Constantinople, ce qui lui valu le titre de duc d’Athènes et de Thèbes. Au XVIIe siècle , l’union entre Rose de Ray et son cousin Alexandre de Marmier, baron de Longwy, permit à la dynastie des Marmier, fidèles des ducs de Bourgogne, de revendiquer la baronnie de Ray. La famille de Marmier régna sur Ray durant plus de 150 ans, jusqu’en 1931, lorsque Gabrielle de Marmier s’est mariée avec le comte Hubert de Salverte. Le château est donc passé dans la famille de Merode (de 1636 à 1774) à celle des ducs de Marmier-Choiseul puis à celle des Baconnière de Salverte par l’intermédiaire du mariage de Gabrielle de Marmier avec le comte Hubert de Salverte. Leur fille, Diane-Regina de Salverte (1934-2016), sans héritier fit don du château au Département de la Haute-Saône le 29 mai 2015. Diane de Salverte était la 33e génération, sur dix siècles de lignages, à habiter ce château. La richesse de cette famille de la noblesse française, provint des revenus liés au bois.
Le château comme le jardin sont classés au titre des Monuments historiques depuis novembre 2009.
La comtesse Diane de Salverte dans la chapelle du château de Ray.